Un groupe de personne de dos, de genre, d'âge et d'ethnicité variées

4 idées reçues sur la communication inclusive

Depuis quelques années, la communication inclusive déchaîne les passions. Mais force est de constater que dans la plupart des cas, elle est surtout victime de méconnaissance. Et si on faisait le point sur les principales idées reçues et les freins à sa mise en place ?

Qu'est-ce que la communication inclusive ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, faisons un point sur les bases : de quoi parle-t-on quand on parle de communication inclusive ?

Selon l’ONU, « Par langage inclusif, on entend le fait de s’exprimer, à l’oral comme à l’écrit, d’une façon non-discriminante, quels que soient le sexe ou l’identité de genre de la personne dont on parle ou à qui l’on s’adresse, sans véhiculer de stéréotypes de genre. »

Par extension, la communication inclusive propose des messages clés, des supports, des événements et des campagnes accessibles à tous les individus, tout en étant représentatifs de la diversité et de la pluralité de nos sociétés.

Ainsi, la communication inclusive ne serait qu’un outil pour responsabiliser ses prises de parole. De nobles enjeux, mais qui ont du mal à se débarrasser des idées reçues qui leur collent à la peau.

Débunkons-en quelques-uns.

La communication inclusive est militante

Les mains d'un homme qui taggue "human rights" et "equality" sur des banderoles

Au vu des nombreux débats autour de l’écriture inclusive portés par des activistes de tous bords, il est légitime de s’interroger : est-ce le rôle de mon entreprise de s’engager dans ce qui ressemble parfois à une lutte ?

Effectivement, une communication inclusive met vos messages à la portée du plus grand nombre, sans véhiculer de clichés ni véhiculer de stéréotypes.

L’objectif n’est pas nécessairement de porter une lutte. En revanche, en adoptant une communication plus représentative, les entreprises se posent nécessairement la question de leur responsabilité et de la vision du monde qu’elles veulent véhiculer. Elles pensent leur communication comme ayant un impact allant au-delà de leur seule notoriété et de leurs profits à court terme, et se positionnent comme des acteurs proactifs dans leur écosystème. 

Même les marques qui ne cherchent pas à politiser leurs messages peuvent avoir recours à la communication inclusive. Et se faisant, elles contribuent à certaines évolutions de nos sociétés.

Sans forcément chercher à être ouvertement politique, la communication inclusive n’en reste pas moins engagée, et positionne de fait les entreprises qui y ont recours comme des organisations conscientes. 

Mais est-ce une mauvaise chose ?

Elle complique les messages

On accuse souvent la communication inclusive d’être contreproductive. La faute au point médian, qui cristallise à lui seul l’étendue de la méconnaissance sur ce qu’il y a derrière l’inclusivité. Mettons les choses au clair : pour être accessible au plus grand nombre, votre communication doit être simple, claire et surtout lisible.

  • À l’écrit, elle cible toutes les personnes, indépendamment de leur genre, pour que tout le monde puisse s’y reconnaître. C’est bien moins compliqué qu’il n’y paraît si votre message est pensé pour être universel dès sa conception. D’autant que la langue française, par sa richesse, regorge d’outils inclusifs : pluriels, vocabulaire épicène, formes passives, accord de proximité… Et bien d’autres encore. Le point médian n’est que l’une des nombreuses options disponibles. La preuve ? Cet article n’en comporte aucun, et pourtant… Il est inclusif !
  • Visuellement, un message inclusif met en scène des individus pluriels. Il est aussi une excellente occasion de s’interroger sur les clichés et les stéréotypes qu’il pourrait véhiculer, et de construire de nouvelles manières de représenter les métiers, les secteurs d’activité, et les produits que vous vendez.
  • Quant à l’accessibilité, elle réside dans la simplicité du message, le choix des canaux, une réflexion sur leur conception (votre site web en particulier). Des astuces aussi simples que le sous-titrage de vos vidéos le travail de visuels contrastés, ou la traduction de certains supports en FALC (en langage facile à lire et à comprendre) si c’est nécessaire pour certaines de vos cibles.

La communication inclusive est complexe à mettre en œuvre

Comme toutes les transformations, elle peut faire peur. Elle nécessite en effet une réflexion de fond. Penser la communication inclusive uniquement comme une opportunité vous expose à de grands risques d’ « inclusive-washing ». Elle doit donc s’intégrer non seulement à la stratégie de communication globale, mais aussi s’associer à vos valeurs d’entreprise, en s’intégrant par exemple à vos leviers RSE, ou à votre raison d’être si vous faites le choix de l’entreprise à mission.

Pour exister dans le long terme, elle doit vivre à tous les niveaux de l’entreprise, être sponsorisée par les directions et impliquer un maximum de parties prenantes.

 

Formez vos collègues aux grands principes de la communication accessible, enrichissez vos outils éditoriaux tels que votre charte éditoriale et graphique avec un volet sur l’inclusivité, impliquez les personnes concernées dans la production de vos supports, auditez vos contenus. Mesurez régulièrement vos progrès, n’oubliez pas que Rome ne s’est pas faite en un jour.

 

Mettre en place une communication inclusive ne va pas de soi : c’est un changement qui implique de repenser nos vieux réflexes.

 

Mais la communication et le marketing ne sont-ils pas des disciplines qui impliquent une remise en question constante?

Une réunion de travail avec trois femmes, dont une plus agée que les deux autres

Elle n’a aucun impact bénéfique sur mon business

Au même titre que la communication responsable (dont elle est d’ailleurs un volet), la communication inclusive peut au contraire avoir un vrai effet bénéfique sur vos résultats stratégiques.

Parce qu’elle permet à bien plus de monde de s’identifier à ce que vous avez à dire et qu’elle implique des messages concis et clairs, elle permet d’engager plus, même si votre cœur de cible est restreint, et ce à tous les niveaux de votre communication : institutionnelle, marque employeur, produit…

 

Attention cependant à ne pas surfer sur la vague opportuniste. Si l’inclusivité a le vent en poupe, une démarche qui manque de sincérité et d’authenticité peut se retourner contre vous.

Quelques outils pour se lancer

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